lundi 7 février 2011

Journées photographiques avec le Parc de Camargue (suite) : Plage d'Arles Piémanson

Une journée cristalline et radieuse, ce 18 décembre. -7° en quittant Aigues-Mortes le matin et sur la plage d'Arles, à Piémanson, les flaques d'eau de mer étaient gelées. 

Les bois flottés peuplaient la plage, fantômes des campeurs de l'été, et racontaient des histoires de tempête et d'emplein.


Le vent dessinait des bébés dunes derrière chaque aspérité, dénudait les pieds de salicorne.



Dans l'air sec d'une transparence exceptionnelle, les montagnes se découpaient derrière les cheminées de Fos, les Alpilles, le Ventoux, le Lubéron, les sommets enneigés des Alpes de Haute Provence, jusqu'à l'Estaque et aux calanques.
Les vagues respiraient doucement, comme un matin de juin.

Le dernier espace des vacances gratuites, pour combien de temps ?
Certains se plaisent à noircir le tableau et à dénoncer pollution et incivisme. Arles a pourtant eu jusqu'ici la sagesse de préserver cet espace de liberté, pensant sans doute que le bonheur d'un millier de familles et de quelques milliers d'enfants, pour l'essentiel de la proche région, mérite qu'on réfléchisse à deux fois avant de réglementer et de restreindre l'accès. Il suffit de quelques semaines - et sans doute d'un effort de nettoyage de la commune - pour que la plage retrouve son allure sauvage et inviolée. Occupation tolérée seulement, mais moins lourde qu'il n'y paraît.

Nous avons atteint l'embouchure du Rhône, émerveillés et silencieux, après plusieurs haltes pour contempler les oiseaux dans la longue-vue de Frédéric, notre guide.

Au retour, les bécasseaux minute (voir les photos) et les bécasseaux sanderling, posés de part et d'autre de la digues, criaient dans le soleil et s'envolaient par poignées.
Dans la grande salle du Bar des Sports de Salin-de-Giraud, sous une immense photo des tables salantes encore en production, un régal de tellines et vin blanc de Gageron nous attendait.

Pour repartir, nous avons pris le chemin des écoliers, par la petite route le long du Vaccarès gelé, multipliant les haltes pour figer la lumière du couchant, faisant lever des centaines d'aigrettes blanches au bord de la nuit.


Photos de ce billet : Isabelle Secretan. Voir l'album

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