Après leur grande exposition "Univers'Sel" consacrée en 2016 au lien entre Aigues-Mortes et le sel, après les expositions en réseau "Traces de sel" à Lunel, Sommières, Nîmes, à la Maison du Grand Site de la Camargue gardoise, les Tours et Remparts d'Aigues-Mortes accueillent notre exposition "Sels d'ici et d'ailleurs", à partir du 28 janvier et jusqu'en mars.
Au premier étage du Logis du gouverneur, à droite de l'escalier principal, les murs de la salle pédagogique ont été recouverts de panneaux de métal foncé qui mettent en valeur l'accrochage.
Les salins d'Aigues-Mortes sont largement présents avec plusieurs regards différents, à commencer par celui de Charles Boulary, le grand photographe d'Aigues-Mortes dont nous avons marqué le centenaire en 2016. Nous remercions pour ces photos André Rancurel et Frédéric Simien. Le salin de la Marette, sur lequel on aperçoit les camelles couvertes de tuiles, n'est plus exploité.
L'étang de la Ville qui baignait les remparts, photographié vers 1905, n'a été cédé aux Salins du Midi qu'en 1961. Le sel vient aujourd'hui y dessiner les élégantes courbes que Maguy Lacombe se plaît à saisir.
Charles Boulary, Retour du Salin de la Marette. Remerciements Frédéric Simien |
Les couleurs du mois d'août, l'eau rougie où le chlorure de magnésium trace des chemins d'or, le contraste avec le bois blanchi des batardeaux et des pieux de soutènement inspirent à Françoise Martin des compositions involontaires.
Françoise Rey fait jouer la lumière sur le grain des camelles et des fleurs de sel. Isabelle Secretan s'attache au paysage industriel autant qu'aux traces de vie sauvage dans les taches de sel.
Et Serge Manse donne aux étangs peuplés d'oiseaux l'horizon des camelles.
Salins@Isabelle Secretan |
L'affiche fait référence aux Salines de Maras au Pérou, photographiées par Alberto Garcia en 1991. A une cinquantaine de kilomètres de Cuzco, la ville principale des Andes, Maras s'étend sur un plateau qui domine la Vallée sacrée des Incas, à 3300 mètres d'altitude. La ville semble avoir survécu grâce à ses salines situées à près d'une heure de marche, sur un versant escarpé. A cet endroit le plateau plonge vers la Vallée sacrée. Une source jaillit pour donner naissance à un ruisseau saturé de chlorure de sodium, un atout précieux dans cette région éloignée de la mer. Aujourd'hui les 700 à 800 familles qui possèdent les quelque 3600 bassins sont organisées en coopérative. La production annuelle oscille entre 160 et 200 tonnes.
Daniel Bellet a photographié la récolte du sel au Kerala en Inde, à la main avec des paniers.
Armand Trabuc a choisi le noir et blanc pour ressortir l'architecture particulière des salines de Noirmoutier, marqués encore eux aussi par le travail à la main. Richesse ancestrale de l'île de Noirmoutier, l'exploitation des marais salants occupait un tiers de sa surface au XIVème siècle. Aujourd'hui 40 sauniers ou paludiers exploitent 100 hectares. Au moment des grandes marées la mer inonde de vastes bassins de décantation appelés vasières et cobiers. L'eau est ensuite guidée vers les bassins plus petits, les oeillets, où elle se cristallise : la fine pellicule blanche de la fleur de sel couvre la surface tandis que le gros sel prend corps au fond des bassins. Le paludier récolte à l'aide d'un long râteau en bois, le rouable. En hiver le paludier entretient les bassins et renforce les digues, comme le font les ouvriers des salins d'Aigues-Mortes.
Ces photos font partie d'une série de 9, présentée dans l'exposition Thema de juin dernier.
Marais salants de Noirmoutier ©Armand Trabuc |
Et voici un rappel de l'évocation des mines de sel de Cardona, en Espagne, par Rodolfo Almeida, qui n'a pu être représentée ici. A une heure de Barcelone se dresse la Montagne de Sel de la vallée saline de Cardona, un énorme gisement de sel gemme exploité depuis l'Antiquité sur la surface rugueuse de la montage et à la fin du XVIIIème par galeries de mine, exploitées jusqu'en 1990, d'où la cité tira sa richesse.
Mines de sel de Cardona, Espagne ©Rodolfo Almeida |
L'exposition aux Remparts se poursuit jusqu'en mars.
Le premier week-end de février et de mars l'accès au Monument est gratuit.
Tous les jours de 10h à 17h30. Fermeture de la billetterie 1h avant la fermeture et de 13h à 14h.
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