jeudi 1 avril 2010

Merci à Maguelone, aux pêcheurs du Grau et au Jacques-Marie II

Trois jours après le passage à l'heure d'été, 24 heures après la pluie, l'air était clair, la température douce et la lumière parfaite. Au retour des bateaux, l'activité du port de pêche du Grau battait son plein. Nous avions rendez-vous avec les amis de Maguelone, l'équipage du Jacques-Marie II qui est rentré parmi les derniers, avec sa puissante étrave griffée de blanc, pour aller décharger et faire le plein de fuel au fond du port. 




Nous les avons assaillis comme des gabians, ceux du Jacques-Marie et ceux du Juliarth, leur voisin d'amarrage, alors qu'ils rinçaient une dernière fois les caissettes de poisson avant de les superposer, de les entourer d'un film plastique et de les faire partir sur le transpalette, à reculons sur le quai mouvant.




Un autre équipier chargé de l'entretien vérifiait le poste de pilotage, l'antenne et mille autres détails qui nous ont échappé. Un autre encore achevait de nettoyer des prises sur le pont. 



Avec gentillesse et simplicité, après 14 heures passées en mer, ils ont accepté de nous voir papillonner autour d'eux. Une fois le poisson sorti et le bateau amarré à son emplacement, Jean-Louis nous a même fait les honneurs du bord. Nous avons franchi la mystérieuse petite porte de côté qui donne sur l'espace couvert entre le pont arrière et l'intérieur. 

Les filets gouttaient dans le contre-jour, l'arrière des chalutiers amarrés devant le chantier se dorait au soleil. Après avoir enjambé le haut bordé (il y a un nom pour ça) qui protège l'entrée des paquets de mer, nous avons pu voir le carré, simple et fonctionnel, le poste de repos où deux équipiers peuvent récupérer, le poste de pilotage, digne d'une cabine d'avion, et le grand pont arrière où sont remontés les filets, trois fois par sortie. Autrefois c'étaient des bateaux boeuf qui de part et d'autre du chalutier, maintenaient le filet ouvert. Aujourd'hui ce sont les deux grands panneaux de métal fixés à l'arrière.
L'essentiel de la prise est du merlan et 70% est exporté, essentiellement vers l'Italie et l'Espagne où les familles consomment deux fois plus de poisson qu'en France. Le Grau du Roi est le deuxième port de pêche de la Méditerranée, juste après Sète, quelquefois devant. 
Quatre équipiers embarquent sur le Jacques-Marie chaque jour de semaine à 3 heures du matin. Un cinquième reste à terre, le filetier, pour réparer les filets et s'occuper de l'entretien. Jacques, c'est le nom du patron, dont les fils ont repris le bateau, et Marie c'est pour son épouse Jeanne-Marie. La famille est au Grau depuis 1850, c'est la cinquième génération de pêcheurs. Pour que ça continue, il faut manger du poisson de Méditerranée, voilà quelques recettes avec des informations sur les espèces et sur la pêche.


Sur le Juliarth, Jérémy est le benjamin. Pour lui la plus belle vue, c'est depuis le dessus du poste de pilotage où il grimpe comme un acrobate. 


Ils sont partis un à un, s'excusant presque de rentrer pour une courte nuit avant de se relever à 2 heures. Nous nous sommes attardés dans la lumière dorée, avec le patron épris de photo et de voyages, qui fait partie de la génération qui a commencé avec la sonde à main et fini avec l'ordinateur de bord. 
C'est un grand cadeau que nous ont fait Maguelone, le Jacques-Marie, et Jérémy. Des étoiles pour longtemps.

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