dimanche 18 avril 2010

Jacqueline Denimal, photographe d'Aigues-Mortes et de la Camargue, à l'ancienne

Jacqueline Denimal a un don, elle sait regarder. Elle sait choisir la lumière, cadrer son sujet, se mettre au bon endroit. Elle a l'oeil. Et ses photos sont magnifiques. Pour s'en faire une idée il faut feuilleter ses albums sur le marché d'Aigues-Mortes, le mercredi ou le dimanche matin, et prendre le temps d'aller d'émerveillement en émerveillement.
Toute la Camargue est là : les taureaux, les gazes, les arrivées, la cité et ses remparts, l'Espiguette, la Carbonnière, les marais, les couchers de soleil, les longues ombres des roseaux, la magie de la neige, le parfait miroir des reflets. Elle sait capter aussi bien l'instant du mouvement que l'éternité du paysage.

Rien ne la prédestinait à devenir photographe. Elle avait toujours rêvé d'être peintre ou styliste. Il y a une dizaine d'années, avec son premier appareil photo elle part à l'aventure, l'oeil en éveil. Et ses photos sont belles, d'emblée.

Alors que le numérique fait déjà de nombreux adeptes, elle ne connaît que l'argentique. Elle n'a donc pas droit à l'erreur. Pour elle, pas question d'enclencher le mode rafale dès que les taureaux arrivent. Chaque prise est calculée car chaque photo sera tirée en laboratoire. Cela donne des photos d'anthologie comme cette Porte de la Marine dans laquelle tourne la bandido : beaucoup ont essayé de faire cette photo mais la sienne est parfaite, d'ailleurs elle a fait le tour du monde : ses tirages ont été achetés par des amateurs venus d'Angleterre, de Los Angeles, de Tahiti, de Marrakech. Chaque année Jacqueline se replace en arrière de la porte, elle calcule le jour, le soleil, la poussière, elle prépare son appareil : "je regarde le cheval et le taureau, pas le cavalier ; ce serait le Président de la République, je ne le verrais pas plus."

Chaque année aussi elle se régale à photographier les gazes, à Franquevaux où elle a pris un autre cliché légendaire, à Mauguio, à Lansargues, dans tous les villages où on aime voir nager les taureaux.
De temps en temps quand la lumière est belle, elle part photographier un paysage qu'elle connaît. Elle sait exactement comment elle veut se placer, elle prend deux ou trois clichés, rarement plus. Ses photos ne sont jamais retouchées.

Depuis 1999 où elle a reçu le prix de la ville d'Aigues-Mortes, elle a obtenu cinq prix dont en 2001 le Prix Midi Libre pour sa photo des remparts se reflétant sur l'eau, et en 2007 un prix au festival taurin de Saint Genies de Malgoire pour un reflet de taureaux dans les prés.
Elle travaille avec deux appareils pour la couleur et un pour le noir et blanc et propose des tirages en 10x15, 13x19, 20x30, et sur commande en 30x45 et 50x60. 
Avec courage et ténacité elle vit de ses photos. André Rancurel l'a encouragée à ses débuts et continue à être l'un des ses fidèles admirateurs, Claude Morello aussi. Pour Regards d'Aigues-Mortes, elle est photographe invitée permanente et son regard est unique.

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