dimanche 15 mars 2015

Le tropisme de la Panacée saisit la balade photographique


©Rodolfo Almeida, 2015
Place de la Comédie, le ciel menaçait, aubaine du photographe.

L'attirance de l'abri et de la chaleur - tropisme bien connu -  et l'appel des innombrables banderoles montpelliéraines, poussaient à chercher La Panacée pour découvrir le festival bien nommé "Tropisme".

La Panacée, ou le nouveau nom de l'Ecole de Pharmacie : une ambition et un hommage, puisque les alchimistes cherchaient ce remède universel censé guérir toutes les maladies. 

Le thème de "la machine à habiter" tombait particulièrement bien en ce jour maussade. Nous étions nombreux à avoir eu la même idée, beaucoup de jeunes, beaucoup d'enfants. Au premier étage est d'ailleurs installée une résidence étudiante dans laquelle quelques studios accueillent des artistes en résidence.

©Rodolfo Almeida, 2015
Simplicité des espaces. La rénovation épure les lignes du bâtiment dont l'origine remonte au XIIème siècle. Il reste une architecture classique autour d'un patio central dont les murs sont recouverts d'une structure blanche que la végétation habillera, et qu'anime un mobilier conçu par l'atelier de création urbaine et paysage Coloco
©La Panacée
©Coloco, La Panacée
L'ajout d'une galerie intérieure donne à chaque pièce lumière et respiration. Des hautes fenêtres d'origine ne demeurent que les embrasures, comme autant de liens entre les espaces intérieurs, la galerie médiane et le patio central. 
©Rodolfo Almeida, 2015
©Isabelle Secretan, 2015
Dans le centre de ressources, un magnifique plafond à la catalane, découvert au cours des travaux, est  mis en valeur par de fins piliers et un éclairage de pourtour. De vastes portiques invitent à la réflexion, dans la lumière naturelle des terrasses des maisons voisines.
©Rodolfo Almeida, 2015
©Isabelle Secretan, 2015
Le collectif Exyzt, qui fait depuis 12 ans des machines à habiter, a investi le lieu pour que le visiteur s'intalle seul, avec ses amis ou en famille, dans ce centre de culture contemporaine qu'est la Panacée. Planches de bois, palettes, cartons, caisses de légumes, échafaudages, les matériaux sont simples et peu coûteux, les agencements nets et rationnels, le résultat joyeux et convivial : capsules de sieste où l'on peut écouter de la musique, tentes individuelles, coussins et chaises longues pour le repos ou le ciné-club ; studio radio improvisé, espace de travail collaboratif, atelier de prise de vues ; douche, sauna et solarium dans le patio.
©Isabelle Secretan, 2015
©Rodolfo Almeida, 2015
Les enfants sont rois sur le tapis lumineux, sur les feux d'artifice muraux des jeux video,  et surtout dans l'immense atelier Kapla.  
©Rodolfo Almeida, 2015
©Isabelle Secretan, 2015
©Isabelle Secretan, 2015
Le jeu de petites planchettes de bois ou "planchettes de lutin" de Tom Van Der Bruggen est plus que bienvenu ici puisqu'il est presque prémonitoire de l'architecture de la machine à habiter. 
Toutes les planchettes du jeu ont les mêmes dimensions  : 117 mm x 23,4 mm x 7,8 mm. 3 épaisseurs valent 1 largeur, 5 largeurs valent 1 longueur, 15 épaisseurs valent 1 longueur. On les empile, on les encastre, on les superpose et, quand la construction s'écroule, on entend le cri caractéristique du Kapla. 
Souvenir de 1989 où, sur une idée de Jean-François Chaintreau, la Direction des Affaires Scolaires de la Ville de Paris ouvrait le premier atelier Kapla pour les enfants des centres de loisirs et des écoles, dans une Folie de Tschumi, au coeur du bouillonnement de la Villette.

©Isabelle Secretan, 2015
©Isabelle Secretan, 2015
Pour en savoir plus sur le Collectif Exyzt, le site Makery
Le festival Tropisme sur le site de Illusion et Macadam, l'association productrice
En savoir plus sur la rénovation du site sur archicool
En savoir plus sur le patio, les espaces cultivés urbains, et les expéditions naturalistes de proximité avec Coloco
Le dossier de presse de l'inauguration de la Panacée en 2013, la Ville de Montpellier a repris la main pour le second oeuvre après le départ de l'architecte initialement choisi. Extrait : "À l’issue d’un concours architectural pour réhabiliter le bâtiment, la Ville a confié en 2007, la maîtrise d’œuvre du chantier à l’architecte Jean-Luc Lauriol et au scénographe Henri Rouvière. En juin 2011, la Ville prend en charge la maîtrise d’œuvre de la deuxième phase, ciblée sur l’aménagement du niveau rez-de-chaussée, accessible au public. Le scénographe Franck Fortecoëf est alors associé au projet scénographique et finalise notamment l’auditorium, les galeries et le centre de ressources".
Le dossier de presse de 2009, avec le projet initial confié à Lauriol et Rouvière.
Un article du Moniteur qui évoque le parti pris et les différends architecturaux :"Un centre d'art compose avec l'histoire".
Les cafés du patrimoine se retrouvent à la Panacée, programme sur le blog Inspirations urbaines
Et pour les fans de Kapla, construction et destruction d'une double spirale, par Benjamin Crouzier.
©La Panacée