samedi 8 janvier 2011

Une soirée avec Thierry Secretan, photographe

A Aigues-Mortes, ce 24 novembre, la mer était belle en noir et blanc. Thierry Secretan ouvrait pour nous les photos de son exposition  "L'Empreinte du Cachalot"


Régates©Thierry Secretan

  Depuis un voyage initiatique en Espagne quand il avait 20 ans, Thierry a parcouru le monde comme journaliste, intéressé non par l'écume de l'évènement mais par le contexte d'une histoire, la recherche des liens, la profondeur des personnages. 

L'empreinte du cachalot©Thierry Secretan

Les mineurs d'Australie, l'or des Ashanti, les cercueils du Ghanale périple de Marie-Joseph Bonnat, les diamants d'Afrique du Sud, les cartes de Marco Polo, les traces de John Lennon, le destin de Jerry Rawlings, autant de récits qu'il a minutieusement documentés.  Chaque sujet représente des mois de travail, de voyage, de rencontre, d'écriture pour une série d'articles, textes et photographies, publiés dans les plus grands magazines. L'un a donné naissance à un livre magnifique "Il fait sombre, va t'en" aux éditions Hazan. L'aventure de Gentleman Jimmy, le roi blanc, l'a conduit au film documentaire.

Il y a quelques années, après quelques mois en Patagonie et une traversée de l'Atlantique sur son voilier, Thierry Secretan redécouvre le plaisir de la photo pure, le carré noir et blanc pris avec son Rolleiflex, tiré en grands formats qu'il expose aux Rencontres d'Arles 2006 ("Haute mer, hautes terres"), puis dans le cadre du Mois de la Photo 2008.


En nous montrant quelques unes de ses photos, en commentant les nôtres, Thierry nous a fait partager quelques conseils simples.


"Ne rien jeter" : la bonne photo ne se révèle pas forcément au premier visionnage. En revenant sur ses clichés, en les montrant, on s'aperçoit souvent qu'une photo écartée est intéressante, qu'elle accroche l'attention, qu'elle raconte une histoire. "Ne rien jeter" : la phrase nous a marqués et elle résonne maintenant à chacune de nos réunions. Cela sous-entend aussi ne pas mitrailler. Accessoirement, ne pas regarder les photos au fur et à mesure qu'on les prend, se concentrer sur le sujet et faire du tri une opération réfléchie, multiple, et si possible partagée car il est difficile de choisir seul.


Ne pas abuser du zoom, "le zoom rend fainéant". S'efforcer même de travailler toujours avec la même focale. Pour Thierry c'est évidemment le 50mm qui a la préférence parce qu'il rend le mieux la vision humaine. 


Conserver ses photos dans un format pérenne pour éviter les pertes progressives du format compressé Jpeg : en Raw pour ceux qui le peuvent, en Tiff plus simple à manier, et surtout sur papier : faire chaque année de beaux tirages de ses meilleures photos est à la fois un plaisir et la meilleure manière de les conserver. 


Quelques aperçus :
Elmina Castle par Thierry Secretan extrait de Castles & Forts of Ghana
         Kwesi J. Anquandah, Ghana Museums & Monuments Board, 1999

Sur les "Fabuleux cercueils" , article de Libération sur l'exposition de Besançon en 2010, et le blog très illustré du montage de l'exposition.
"Shangaï 2010, le mécano futuriste" pour VSD.
Obama au Ghana, correspondance pour Libération en 2009.
"Aux origines de l'apartheid", article pour la revue "Multitudes" où l'on apprend comment un reportage dans les mines d'Afrique du Sud conduit à la découverte et au sauvetage de la collection Duggan-Cronin, 2004.
"César exagère", voir un extrait du documentaire réalisé en 2002 sur la recherche su site d'Alésia.
"Patron noir et or sud-africain", article paru dans "Le Monde Diplomatique" en mai 1998.


Voir Géo Magazine :
- hors-série Portugal,  "Açores, un archipel au rendez-vous des cachalots";
- "Alésia" 2003 ;
- "Mines et apartheid" 2003.




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