Rodolfo Almeida, photographe et architecte de diaporama

Les arbres nous envoûtaient. Au fil des images en noir et blanc nous ressentions ces étreintes de géants, la douceur des écorces, le souffle du vent. Quand la musique s'est tue, nous avons invité Rodolfo Almeida à venir nous parler du diaporama qui venait d'être primé ce soir là, à Montpellier. Voici donc"Arboles", suivi d'une dizaine d'autres pépites qu'il faut prendre le temps de charger et le plaisir de savourer, comme nous le faisons depuis que Rodolfo nous a rejoints au club.

Arboles. 2010 ©Rodolfo Almeida

Vues séparément, ses photos révèlent la sensibilité du peintre aux ambiances, aux détails et aux couleurs, l'attention de l'architecte aux lignes de force. Réunies en une construction fluide et rythmée, elles dévoilent la vision inspirée de l'artiste.

L'étang de l'Or. Mon Languedoc, 2013 ©Rodolfo Almeida

Fenêtres Fleury. Mon Paris, 2012 ©Rodolfo Almeida

Intime. Mon Paris, 2009 ©Rodolfo Almeida

 La ballade de Vias Plage. Mon Languedoc, 2009 ©Rodolfo Almeida

Rueda. Mon Oaxtepeca, 2012 ©Rodolfo Almeida

La roue. Mon Languedoc, 2011 ©Rodolfo Almeida

Joie. Mon Languedoc, 2011 ©Rodolfo Almeida

Poésie, fantaisie, humour. Une dizaine d'images suffit quelquefois. Certaines peuvent être passées en noir et blanc, saturées, découpées, répétées, sans jamais que l'effet devienne artifice. La durée d'affichage est réglée plan par plan. Prise de vue et réalisation du montage procèdent de la même inspiration. L'instant magique  de l'émerveillement est prolongé dans le temps et l'espace, mis en harmonie avec la musique, et gravé dans les séries personnelles "Mon Languedoc", "Mon Paris", "Mon Mexico" ...

Moi. Mon Languedoc, 2012 ©Rodolfo Almeida 

Arbre © Rodolfo Almeida, 2013

Gens d'Aigues-Mortes

"Gens d'Aigues-Mortes", le titre s'est imposé une fois connu le thème de "l'Eloge de l'autre", manifestation printanière et collective que nous illustrons pour la quatrième année consécutive : "Aigues-Mortes, territoire d'hospitalité".

© Affiche Regards d'Aigues-Mortes - Photo Jean Foures

Plus facile à dire qu'à faire. Les idées fusaient. Plusieurs avaient en tête leurs figures préférées, leurs personnages incontournables. A d'autres le sujet paraissait trop proche, trop intime.

Il fallait éviter plusieurs écueils, depuis la galerie de portraits jusqu'à la représentation communautaire.

Nous sommes partis sur l'idée qu'à travers métiers, passions, portraits, ambiances, nous voulions faire un clin d'oeil aux Aigues-Mortais, petits et grands, anciens et nouveaux, riches de leur diversité, de leurs traditions et de leur ouverture aux autres.

Presque tous les Aigues-Mortais © Serge Manse

Serge Manse nous a montré les photos qu'il avait  prises dans la boulangerie de son père, rue Pasteur, le jour de la dernière fournée, en 1991. Un  très bel exemple, un puissant déclencheur.

Alors certains se sont décidés, ont pensé à des séries. Martine Camilleri est allée voir notre Figaro, Dominique Treilles, Maguelone Chareyre a ouvert ses tiroirs secrets, Alain Poggi est revenu à la soirée au pied des remparts où il avait pu photographier la troupe de la Nouvelle Cigale.

La troupe de la Nouvelle Cigale © Alain Poggi

Jean Foures s'est pris au jeu : il est allé voir Marc au Tac-Tac, effet de flou sur les bouteilles ; il a fixé les gestes et le regard de M.Felices qui manoeuvre notre extraordinaire pont ferroviaire tournant ; il a immortalisé les frères Sabdès devant leur charcuterie de la Grand-rue, si bien qu'ils nous ont paru incontournables pour illustrer l'affiche de la manifestation.

Le photographe ou son modèle © Jean-Pierre Servel

Les prises de vues se sont succédé, approche individuelle, relation particulière et affective entre le photographe et son sujet, sens de la situation, intelligence du geste, passion manifeste.

Gisèle Vila © Lulu Bonijoly

La sélection finale s'est faite en commun, avec plusieurs votes à la clé, pour parvenir à un choix serré, 42 photographies, exposées jusqu'au 28 avril à l'Office de Tourisme, Place Saint Louis.

Ce sont la richesse et la générosité des individus qui donnent sa cohérence à cet éloge de l'autre, et ce sont elles qui font la richesse d'Aigues-Mortes, comme de toute communauté.

"Gens d'Aigues-Mortes"

Exposition du 22 au 28 mars 2013, Office de Tourisme, Place Saint Louis, Aigues-Mortes

Entrée libre

Photographies de Serge Manse, Jean Foures, Françoise Martin, Martine Camilleri, Katerina Kroupova, Nathalie Alause, Lulu Bonijoly, Maguelone Chareyre, Alain Poggi, Jean-Pierre Servel, Gudrun Bauer

En partenariat avec la Mairie d'Aigues-Mortes dans le cadre de "L'Eloge de l'autre : Aigues-mortes, Territoire d'hospitalité".

Le programme de l'Eloge de l'Autre

Midi Libre en parle
On en parle aussi sur Delta FM

L'abrivado des plages et de la mer

  Un temps de printemps cette année pour l'abrivado des plages. Ce premier samedi de mars, le taureau a eu envie de repartir par la mer.

Photo Michel Travier, 2 mars 2013

Josette Paquet Grégy, photographe

Elle prend le temps de regarder. Elle savoure. Josette Paquet-Grégy sait apprécier le rai de lumière, la tache de couleur, le reflet mouvant, la trace de rouille, le givre du matin. Instants fugitifs ou vie éternelle. Humilité de la trace. 

Rouille©Josette Paquet-Grégy

Une araignée a tissé sa toile contre la coque de sa péniche, immobile mais attentive, l'oeil aux aguets, comme celui de la photographe  : " chacun regarde ce que je regarde, personne ne voit ce que je vois".

Araignée©Josette Paquet-Grégy

Ses photos pourraient passer pour des toiles abstraites. Elle est peintre d'ailleurs, et graveur, sensible à la matière, à la lumière, à la couleur, photosensible. Elle sait exactement ce qu'elle veut saisir. Si la technique est maîtrisée, la sensation emporte l'imagination vers la poésie.

Elle est visuelle et littéraire. Une image évoque des lectures, une citation vient enrichir une photographie. En 2009 elle a ainsi pris une photo par jour, illustrée d'une phrase, d'un haïku, toutes rassemblées dans une boîte au milieu de l'exposition qu'elle présente à Aigues-Mortes jusqu'au 24 février.

Bleu©Josette Paquet-Grégy

Aigues-Mortes comme une désirade, car cette Bourguignonne n'a découvert la Méditerranée qu'à l'âge de 18 ans : un éblouissement qui ne s'est jamais dissipé et explique sans doute la dominante bleue de ses images. Depuis elle passe l'hiver à quai sur l'étang de Thau et navigue l'été, ce qui fait naître des amitiés fructueuses. C'est ainsi qu'Anne-Marie Niggli, présidente du Festival Ecran Libre d'Aigues-Mortes, fit sa connaissance et nous l'amena.

Arche©Josette Paquet-Grégy

Un regard brut, primitif par sa perception de l'eau, de l'air, de la lumière, du temps, de l'attente, presque organique, rafraîchissant. Comme un signe de vie.

Du  2 février au Dimanche 24 février, exposition "Points de vue" photographies et peintures de Josette PAQUET-GREGY et du peintre Jean-Claude FANTINATI dit DA FANTI à la Chapelle des Capucins - Place St Louis- Aigues-Mortes.

L'interview de Josette Paquet-Grégy sur Delta FM.

2013, Priorité à l'ouverture

Une année se termine © Alain Poggi, 2013

Plus que jamais mettons la priorité à l'ouverture :

soyons curieux, créatifs ... fous !

Oublions le déclin, provoquons le déclic

Chassons la grisaille et l'image... dans la profondeur des champs

avec comme seul objectif : profiter de la vie !

Très belle année à tous, pleine de créativité, de poésie et de mystère.

Une autre arrive © Alain Poggi, 2013

                              Merci à Alain Poggi et Gudrun Bauer pour ce message et pour leur talent

Alain Albaric photographe, chronique d'une exposition

Ses amis sont venus, dès l'ouverture, discrets comme lui, charmants. Beaucoup ont fait une longue route. 

Alain Albaric sur Trencavel © Jean-Pierre Clauzel / Fonds Lucien Kreninger

Ils se sont retrouvés nombreux et chaleureux le soir du vernissage, aux côtés des invités du Festival Ecran Libre. Chaque jour ils se sont succédé, trace émue dans le livre d'or, belle récompense pour nous tous.

Beaucoup de visiteurs connaissaient Alain Albaric ou en avaient entendu parler. D'autres ont été touchés de le découvrir à travers cet hommage.

Le vernissage © Jean-Pierre Servel

Tous ont eu la révélation de son talent de photographe : "émerveillement visuel" comme le dit un connaisseur de la Camargue.

L'angle de la photographie était un choix paradoxal pour évoquer un homme de lettres et de parole. Il a fonctionné. La beauté et l'harmonie de ses images font revivre la Camargue qu'il a aimée et qu'il a voulu défendre, celle des traditions vivantes, des métiers de la terre, du sel et de la mer, la "bonne vie" de ceux qui après avoir partagé les épreuves, partagent le déjeuner en riant. 

Pêche © Alain Albaric / Fonds Lucien Kreninger

Alain Albaric faisait de la photographie avec rigueur et méthode, comme à son habitude. Les clichés qu'il a donnés à Lucien Kreninger sont des diapositives, Kodachrome pour la plupart, prises entre 1957 et 1994. Elles sont soigneusement classées, souvent identifiées. Beaucoup appartiennent à des séries : les métiers, les mas, la pêche, les salins, les cabanes,   personnages, paysages, parmi lesquelles il a choisi certains clichés pour illustrer ses 3 livres.

Métiers © Alain Albaric / Fonds Lucien Kreninger

Hormis ses publications, il n'a jamais montré ni exposé ses photos, comme si elles n'étaient qu'un outil de travail documentaire. Pourtant, de même que, dans ses livres, la précision des faits est sublimée par l'écriture poétique, de même, dans ses images, l'intérêt du sujet est magnifié par la lumière et le cadrage choisis.

Paysages © Alain Albaric / Fonds Lucien Kreninger

Nous avons visionné près de 3000 diapositives et pris le parti d'en retenir une centaine  pour un accrochage serré et linéaire. Des passe-partout accrochés par des pinces à du fil de pêche, un peu comme dans un laboratoire nous ont permis d'alléger la présentation. Les diapositives ont été scannées et nettoyées des taches et des rayures, travail long et minutieux, puis tirées en 20x30.

Cabanes Mas © Alain Albaric / Fonds Lucien Kreninger

2477 personnes ont vu l'exposition, auxquelles s'ajoutent les 200 participants au vernissage.

Merci à tous ceux qui ont participé et donné de leur temps, à tous ceux qui nous ont aidés, un merci particulier à Mme Leyre, à Lucien Kreninger, Jean-Pierre et Florence Clauzel, Régis Blayrat, Florian Colomb de Daunant, à l'équipe du Festival Ecran Libre et de l'association Grand Ecran pour Tous, et à la Mairie d'Aigues-Mortes.

L'accrochage © Virginie Burgos

Le vernissage par Jean-Pierre Servel

L'exposition vue par le Midi Libre

Le vernissage vu par le Midi Libre

Alain Albaric, une vie pour la Camargue, exposition hommage

Il y a un an disparaissait Alain Albaric, auteur des fameux livres sur Aigues-Mortes, Le Grau du Roi et les Saintes Maries de la Mer, cofondateur de l'association des Eleveurs de Chevaux Camargue, éleveur de vin biologique avant tout le monde, manadier passionné et cavalier infatigable.

En feuilletant à nouveau ses livres nous avons été frappés par la beauté de ses photographies et, naturellement, nous avons eu envie de lui rendre hommage en mettant en valeur cet autre talent qu'avec sa modestie naturelle il cachait si bien. Cela tombait bien, ses amis et ses proches avaient aussi envie de préparer un hommage et nous les remercions de leur aide pour la conception de cette exposition.

Affiche Regards d'Aigues-Mortes. Photos A.Albaric/Fonds L.Kreninger ; JP Clauzel

Ecrivain et poète de Quarante Sols, cavalier du Vent Large, manadier de Saint Antoine, vigneron de l'Ile des Sables, Alain Albaric dédia sa vie à la Camargue. Voyageur léger, historien rigoureux, ami fidèle, il se nourrissait de la nature et de la compagnie des hommes qui en vivent simplement.

Ses photographies pour la plupart inédites, présentées en particulier grâce à Lucien Kreninger, constituent l'essentiel de l'exposition à la Chapelle des Capucins d'Aigues-Mortes. De 1958 aux années 90 elles font revivre sa passion des chevaux, les vendanges, les salins, la fête d'Aigues-Mortes, le marché, l'étang de l'Or, les cabanes, les pêcheurs, les gitans : images de cette Camargue qu'avec Denys Colomb de Daunant, père de Crin Blanc, il défendit si bien. C'est un premier hommage, un an après sa disparition, à celui qui était aussi un grand photographe.

Quelques photographies prises par ses amis, des documents, des souvenirs prêtés par Jean-Pierre Clauzel, des images plus récentes rappellent son parcours.

Regards d'Aigues-Mortes. Photos Alain.Albaric/Fonds Lucien.Kreninger ; Jean-Pierre Clauzel

L'exposition est présentée par le club photo « Regards d'Aigues-Mortes » avec les amis et les proches d'Alain Albaric :

« Alain était habité par la beauté de la nature qu’il a tant photographiée, qu’il a tant esquissée en images et en mots, celle des oiseaux du ciel lorsqu’il dormait dans la barque pour aller les surprendre au vol du matin, celle des étangs camarguais et de sa cité emblématique : Aigues-Mortes » Cyrille Payot ;

 « J’aimais de toi la rugosité de l’écorce, la rusticité spartiate du cadre de vie, allant de pair avec la délicatesse extrême du sentiment et la beauté parfaite de la langue ; ce visage buriné sous une crinière drue, l’énormité de tes mains prouvant le labeur de la terre, et produisant pourtant une écriture si châtiée, un émerveillement poétique si fort dans les joies simples de la contemplation de la nature ; un port en selle quasi-fusionnel avec l’animal allant de pair avec une classe inimitable » Nicolas Faucherre.

Soutenue par la Mairie d'Aigues-Mortes, l'exposition est présentée dans le cadre du Festival « Ecran Libre » organisé par l'association « Grand Ecran pour tous ».

Regards d'Aigues-Mortes. Photo Jean-Pierre Clauzel

« Alain Albaric, Une Vie pour la Camargue »

Exposition du 5 au 18 novembre 2012

Chapelle des Capucins, Place Saint-Louis, Aigues-Mortes

Entrée libre : du lundi au jeudi de 14h00 à 18h30 ; du vendredi au dimanche de 10h00 à 18h30

Vernissage le 9 novembre 2012 à 19h30

L'article paru dans Midi Libre